1- Qu’est-ce que le biais de confirmation ?
Avez-vous déjà remarqué que vous trouvez toujours des preuves pour confirmer ce que vous pensez déjà ? Ce n’est pas une coïncidence, c’est le biais de confirmation en action !
Le biais de confirmation est un biais cognitif qui consiste à rechercher, interpréter et se souvenir des informations d’une manière qui confirme nos croyances préexistantes, tout en minimisant ou en ignorant les informations qui les contredisent.
Ce biais nous pousse à favoriser les informations qui renforcent nos valeurs, notre mode de vie, etc. Nous rejetons donc beaucoup plus rapidement et facilement les informations qui vont à l’encontre de nos croyances. Bref, on veut savoir ce que l’on sait déjà.
Cet extrait de la vidéo « If Google was a guy » illustre parfaitement ce biais !
Traduction : “Les vaccins provoquent l’autisme – Eh bien j’ai un million de résultats qui disent que non, et un seul résultat qui dit que oui – Je le savais!”
2- Pourquoi sommes-nous enclins à croire aux fausses nouvelles ?
Notre cerveau est naturellement enclin à adopter des raccourcis mentaux pour traiter l’information rapidement. Le biais de confirmation en est un exemple typique, nous poussant à privilégier les informations qui confortent nos opinions et à rejeter celles qui les remettent en question. Ce mécanisme est universel et ne reflète pas un manque d’intelligence, mais plutôt une tendance humaine naturelle.
3- Le rôle du biais de confirmation dans la propagation des fausses nouvelles
Le biais de confirmation joue un rôle crucial dans la diffusion des fausses nouvelles. Les créateurs de ces informations trompeuses les conçoivent souvent pour qu’elles résonnent avec les croyances préexistantes de leur audience cible, facilitant ainsi leur acceptation et leur partage.
Exemple : Une personne opposée à l’immigration est plus susceptible de croire et de partager une fausse nouvelle affirmant qu’un immigrant a commis un crime, sans chercher à vérifier la véracité de l’information.
Quelques exemples :
Théories du complot sur les vaccins : Des rumeurs infondées circulent affirmant que les vaccins sont inefficaces ou dangereux. Les individus opposés à la vaccination peuvent ignorer les preuves scientifiques et se concentrer sur des anecdotes ou des sources non vérifiées qui soutiennent leur position.
Informations biaisées sur les groupes ethniques : En raison de l’histoire complexe des Balkans par exemple, certaines personnes peuvent être enclines à croire des stéréotypes négatifs sur d’autres groupes ethniques, en se basant sur des récits ou des informations qui confirment leurs préjugés, tout en ignorant les exemples positifs ou les données contradictoires.
Préférences musicales et culturelles : Un jeune préférant un certain genre musical peut chercher des critiques positives sur ses artistes favoris et éviter ou discréditer les critiques négatives, renforçant ainsi sa conviction que ses choix sont les meilleurs.
4- L’effet de bulle et les algorithmes
Le biais de confirmation est renforcé par notre environnement social et numérique. Nous avons tendance à nous entourer de personnes partageant des opinions similaires, créant ainsi une « bulle informationnelle » où nos croyances sont constamment renforcées.
Les algorithmes des réseaux sociaux amplifient ce phénomène en nous montrant principalement du contenu aligné avec nos préférences et en filtrant les informations contradictoires. Ils accumulent ainsi vos données (croyances, goûts, centres d’intérêt, amis, emplacement, date de naissance, genre, etc.) et trient le contenu et les publicités qui vous sont suggérés. Cela limite notre exposition à des perspectives divergentes et renforce nos convictions initiales.
📌 Exemple : YouTube recommande des vidéos basées sur vos précédents visionnages. Une personne qui regarde des vidéos sceptiques sur le changement climatique recevra de plus en plus de contenus niant la réalité du réchauffement, renforçant ainsi son biais de confirmation.
5- Comment contourner son biais de confirmation
Pour atténuer l’influence du biais de confirmation, il est essentiel de développer des stratégies conscientes :
– Reconnaître l’existence du biais : Admettre que nous sommes tous sujets au biais de confirmation est la première étape pour le surmonter.
– Cultiver le doute : Remettre en question les informations, même si elles confortent nos croyances, et rechercher activement des sources contradictoires.
– Diversifier ses sources d’information : Consulter des médias aux perspectives variées, y compris ceux avec lesquels nous ne sommes pas nécessairement d’accord, pour obtenir une vision plus complète des sujets.
– Accorder de l’importance aux informations contraires à nos croyances : Prendre le temps d’analyser et de comprendre des informations qui défient nos opinions peut enrichir notre compréhension et réduire les préjugés.
📌 Exercice pratique : Essayez de lire un article sérieux qui va à l’encontre de l’une de vos convictions et analysez-le avec un esprit ouvert. Que ressentez-vous ? Avez-vous instinctivement envie de le rejeter ? Pourquoi ?
En prenant conscience du biais de confirmation et en adoptant ces réflexes, nous pouvons améliorer notre esprit critique et éviter de tomber dans les pièges de la désinformation.