Lorsque tu regardes ton feed Insta, TikTok ou YouTube, est-ce que tu repères toujours la pub ? Pas si simple… Les marques rivalisent d’ingéniosité pour faire passer leurs produits sans que tu t’en rendes compte. On fait le point.
1- C’est quoi, un influenceur ?
Un influenceur (ou une influenceuse), c’est une personne qui, grâce à sa présence sur les réseaux sociaux (YouTube, TikTok, Instagram, Twitch…), est capable d’influencer l’opinion ou les comportements d’un public Il ou elle peut parler de mode, sport, gaming, cuisine, santé mentale, déco, lifestyle… Et pour les marques, c’est une aubaine : les influenceurs deviennent des relais efficaces pour influencer des comportements ou des achats.
2- Comment sont-ils rémunérés ?
Il existe plusieurs façons pour un influenceur de gagner de l’argent :
- La publicité intégrée aux plateformes : YouTube ou TikTok, par exemple, rémunèrent en fonction du nombre de vues.
- Le placement de produit : l’influenceur est payé pour montrer un produit, en parler ou l’utiliser dans ses contenus.
- Le sponsoring : une marque finance une vidéo, un post ou même une série de contenus.
- Les liens affiliés et les codes promo : l’influenceur touche une commission à chaque vente générée.
- Les micro-dons et abonnements : via Patreon, Twitch ou YouTube, les abonnés peuvent soutenir leur créateur préféré.
- La vente de produits personnels : certains lancent leur propre marque ou vendent des formations, ebooks, vêtements, etc.
3- Une relation qui semble intime… mais qui ne l’est pas
Tu suis peut-être un.e influenceur.se depuis des années, tu connais son appart, ses amis, son chien, ses galères… Tu t’attaches. Et ça, les marques le savent.
Mais rappelle-toi : cette relation, elle est à sens unique. Tu vois une version filtrée et montée d’une vie. Derrière, il y a des stratégies de com’ et des partenariats souvent bien planifiés.
Les catégories d’influenceurs selon leur nombre d’abonnés :
- Nano-influenceurs – 1 000 à 10 000 abonnés
Il s’agit généralement d’une personne à laquelle le consommateur s’identifie facilement. Il peut s’agir d’un ami, d’un collègue ou d’un inconnu qui partage sa passion sur les réseaux. Le nano-influenceur ne vit pas de son influence. Il crée du contenu pendant ses temps libres.
- Micro-influenceurs – 10 000 à 100 000 abonnés
La taille de la communauté d’un micro-influenceur est plus modeste. Il est souvent spécialisé dans un domaine en particulier : le cinéma, le sport, la beauté, etc. Ce qui permet aux marques d’atteindre leur public idéal et de générer un engagement significatif. Les micro-influenceurs sont considérées comme plus authentiques et dignes de confiance.
- Macro-influenceurs – 100 000 à 1 million d’abonnés
Il jouit d’une popularité à travers le monde. Cette célébrité offre une grande visibilité à la marque. Ce créateur de contenu a construit sa réputation sur les réseaux sociaux. Ils communiquent généralement autour de leur passion.Travailler avec ce genre de profil peut être bénéfique pour les marques en tirant parti de la forte marque personnelle et de la réputation de l’influenceur.
- Méga-influenceurs – Plus d’1 million d’abonnés
On parle ici des célébrités, de stars de la télé-réalité, d’acteurs, chanteurs, de sportifs de haut niveau, de grands créateurs de mode. Chaque contenu suscite des milliers de réactions et de partages. Ce type d’influenceur fédère une communauté plus large. C’est pourquoi les marques s’intéressent à lui pour accroître leur visibilité.
4- Publicité ou contenu ? Pas toujours facile à repérer…
Lorsque tu regardes ton feed Instagram, YouTube ou TikTok, sais-tu vraiment quand il s’agit de publicité ? Les marques font tout pour que ce soit flou… car plus un contenu ressemble à une vraie recommandation sincère, plus il est efficace.
Voici quelques techniques à connaître :
▶ Le brand dropping
Une marque apparaît dans une vidéo, une story ou une photo sans être annoncée comme une pub. Par exemple, un t-shirt bien visible, un logo dans un vlog, un snack “posé là” au moment opportun…
▶ Le produit miracle
Un objet ou une méthode est présentée comme la solution parfaite à tous les problèmes. Si on ne parle jamais des défauts, méfie-toi !
▶ Le code promo irrésistible
“Utilise mon code -15% !” Ce type de contenu montre qu’il y a probablement un accord entre la marque et l’influenceur. En plus, les marques récupèrent des données sur toi à travers ces codes.
▶ L’effet FOMO
“Tout le monde a acheté ça !” Les messages répétés, les challenges viraux ou les objets tendance créent une pression sociale. C’est du marketing par la peur de rater un truc (Fear Of Missing Out).
5- Quelques questions à se poser face à un contenu
- Y a-t-il une “mise en scène” (lumière, musique, mise en avant produit…) ?
- Est-ce que cette personne a été payée pour parler de ce produit ?
- A-t-elle reçu un cadeau en échange ?
- Ce produit me plaît-il vraiment ou est-ce juste parce qu’on me le montre souvent ?
- Est-ce que j’en ai vraiment besoin ?
- Cette personne cite-t-elle ses sources quand elle parle d’un fait ou d’un conseil ?
Que dit la loi ?
En France, la loi exige depuis 2017 que les partenariats soient clairement indiqués : “#sponsorisé”, “#pub” ou “partenariat rémunéré”. Mais en pratique, ces mentions ne sont pas toujours visibles.
Depuis juin 2023, une nouvelle loi encadre les pratiques des influenceurs (loi n° 2023-451) : elle impose plus de transparence, interdit certaines promotions (produits financiers risqués, chirurgie esthétique…) et protège mieux les consommateurs.
En Europe et dans les Balkans ?
Au niveau européen, le Digital Services Act (DSA) et le Digital Markets Act (DMA) imposent aux plateformes plus de transparence sur les publicités, les algorithmes et les contenus sponsorisés.
Dans les Balkans occidentaux, plusieurs ONG comme Mediacentar Sarajevo, Metamorphosis Foundation (Macédoine du Nord) ou CRTA (Serbie) ont publié des rapports sur l’usage des réseaux sociaux par les jeunes et les influenceurs, notamment en lien avec la désinformation ou la promotion de produits non réglementés (médicaments, paris, etc.).