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La Charte de Munich, officiellement intitulée Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, est un texte fondamental en matière de déontologie journalistique en Europe. Adoptée le 24 novembre 1971 à Munich par les syndicats de journalistes de six pays de la Communauté économique européenne (Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg et Pays-Bas), ainsi que par ceux de la Suisse et de l’Autriche, elle établit les principes éthiques essentiels régissant la profession journalistique. ​

1- Historique de la Charte de Munich

La Charte de Munich s’inscrit dans la continuité des efforts visant à codifier les principes déontologiques du journalisme. Elle s’inspire notamment de la Charte des devoirs professionnels des journalistes français, rédigée en 1918 et révisée en 1938. L’objectif était d’harmoniser les standards éthiques au niveau européen, en réponse aux défis croissants auxquels faisait face la profession. Depuis son adoption, la Charte de Munich est devenue une référence incontournable en matière de déontologie journalistique.

2- Les 10 devoirs du journaliste selon la Charte de Munich

  1. Respecter la vérité : Publier des informations exactes, quelles qu’en soient les conséquences, en raison du droit du public à connaître la vérité.​
  2. Défendre la liberté de l’information : Soutenir la liberté d’informer, de commenter et de critiquer.​
  3. Publier des informations vérifiées : Ne diffuser que des informations dont l’origine est connue ou accompagner celles-ci des réserves nécessaires ; ne pas altérer les textes ou documents.​
  4. Recourir à des méthodes loyales : S’interdire l’utilisation de moyens déloyaux pour obtenir des informations, des photographies ou des documents.​
  5. S’interdire le plagiat : Ne pas commettre de plagiat et citer les confrères dont on reprend les informations.​
  6. Rectifier les erreurs : Corriger toute information publiée qui se révèle inexacte.​
  7. Respecter le secret professionnel : Protéger les sources d’information confidentielles du journaliste.​
  8. S’interdire la diffamation : Éviter les accusations sans fondement, la diffamation et les allégations non prouvées.​
  9. Ne pas confondre journalisme et publicité : Refuser toute confusion entre l’activité journalistique et celle de publicitaire ou de propagandiste.​

Refuser les pressions : S’opposer à toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction.​

3- Les 5 droits du journaliste selon la Charte de Munich

  1. Libre accès aux sources d’information : Le journaliste doit pouvoir accéder librement à toutes les sources d’information et être autorisé à enquêter sans entrave sur tous les faits d’intérêt public.​
  2. Refus de subordination : Le journaliste a le droit de refuser toute directive ou subordination contraire aux principes de la Charte.​
  3. Clause de conscience : En cas de changement notable dans l’orientation de l’entreprise de presse, le journaliste peut cesser de collaborer tout en bénéficiant des garanties prévues par les conventions collectives.​
  4. Accès aux décisions rédactionnelles : Le journaliste doit être informé des décisions importantes affectant la vie de l’entreprise de presse.​
  5. Collecte équitable des informations : Le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu’une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique.

La Charte de Munich demeure un pilier de la déontologie journalistique, guidant les professionnels de l’information dans l’exercice de leur mission au service du public.