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Aujourd’hui, il est devenu plus facile que jamais de partager une information… mais aussi de se tromper ou de se faire manipuler. Entre les erreurs, les rumeurs et les mensonges bien orchestrés, il n’est pas toujours évident de faire la part des choses. Pourtant, toutes les fausses informations ne se ressemblent pas, et les intentions derrière elles peuvent être très différentes.

1- La mésinformation : quand on se trompe sans le vouloir

Il s’agit de fausses informations partagées sans intention de nuire. Cela peut venir d’une mauvaise compréhension, d’un manque de vérification, ou simplement d’une erreur. On relaye une info erronée en pensant bien faire, sans se douter qu’elle est fausse.

🧠 Exemple courant : Partager sur les réseaux sociaux qu’une personnalité est morte… alors qu’elle est bien vivante !

2- La désinformation : quand on manipule volontairement

Là, l’intention est claire : tromper, manipuler, influencer. La désinformation est fabriquée sciemment pour faire passer un message, souvent politique ou idéologique. C’est ce qu’on appelle communément les “fake news”.

🧠 Exemple : En 2020, Donald Trump affirme que les élections ont été truquées, sans preuves. Cette info fausse, très virale, s’inscrit dans une stratégie de remise en cause des résultats.

Les formes que peuvent prendre les fausses informations :

🔸 Fake News ou Infox

Une info totalement inventée, créée de toutes pièces, mais qui cherche à ressembler à une vraie. L’objectif : convaincre, influencer, nuire… ou faire du buzz.

🧠 Exemple dans les Balkans : En Bosnie, en 2016, une fausse info prétendait qu’un candidat politique avait financé des attaques violentes. Info inventée, objectif : salir sa réputation.

🔸 Manipulation par décontextualisation

On utilise une vraie image, une vraie phrase ou une vraie vidéo… mais sortie de son contexte ou détournée. Le résultat donne une impression complètement différente de la réalité.

🧠 Exemple : Une photo de manifestants serbes (2019) ressortie plus tard avec une légende mensongère prétendant qu’ils manifestaient contre l’UE.

➡️ Très répandue sur les réseaux sociaux, notamment pendant les conflits.

🔸 Le Clickbait (« putaclic »)

Des titres exagérés, choquants, voire mensongers pour pousser à cliquer. L’article n’a souvent rien à voir avec ce que promet le titre. Ce type d’info n’a pas forcément d’objectif idéologique : il s’agit avant tout de faire de l’audience.

🧠 Exemple : Un média albanais annonce que Brad Pitt déménage en Albanie pour fuir Hollywood. Totalement faux, mais parfait pour faire des clics !

🔸 Canulars et infos satiriques

Parfois, c’est juste pour faire rire, parodier l’actualité ou créer un buzz humoristique. Mais le ton n’est pas toujours clair, et beaucoup tombent dans le piège en prenant ces infos au sérieux.

🧠 Exemple : Une rumeur affirme que le Monténégro va construire une pyramide géante dans la mer. Canular absurde… que certains ont cru réel !

🔸 Les Hoax

Un hoax, c’est un canular diffusé massivement en ligne, souvent sous forme de chaîne ou de message alarmiste. Il vise parfois à faire peur, choquer, ou provoquer une réaction émotionnelle forte.

🧠 Exemple : Au Kosovo, en 2017, des messages viraux affirment qu’une loi va interdire les prénoms albanais. Info totalement fausse, mais qui provoque l’indignation.

🔸 La propagande

C’est une stratégie de communication délibérée, souvent utilisée par des États ou partis politiques, pour influencer les opinions. La propagande peut mélanger vraies infos, mensonges, émotions fortes et répétition.

🧠 Exemple : Pendant la guerre en Bosnie (1992-1995), chaque camp a utilisé les médias pour justifier ses actions et diaboliser l’ennemi. Images fortes, récits biaisés, infos déformées ont été diffusés pour mobiliser la population.

➡️ La propagande ne ment pas toujours : elle peut juste montrer une seule partie de la réalité, en omettant tout le reste.

🔸 Les théories du complot

Elles reposent sur l’idée qu’un petit groupe secret manipule les événements dans l’ombre. Elles simplifient des situations complexes en désignant des “coupables” et en semant la méfiance. Elles sont très virales car elles paraissent révéler une “vérité cachée”.

🧠 Exemples dans les Balkans :

  • L’OTAN au Kosovo : Une théorie suggère que l’OTAN n’est pas intervenue pour protéger les civils, mais pour contrôler les ressources du pays.
  • L’assassinat de Zoran Đinđić (2003) : Certains affirment que des puissances étrangères ont orchestré sa mort pour empêcher la Serbie de se rapprocher de l’UE.

➡️ Ces récits renforcent la méfiance envers les institutions et divisent les sociétés.

🔸 Les Deepfakes

Grâce à l’IA, on peut aujourd’hui créer de fausses vidéos ultra-réalistes où une personne semble dire ou faire quelque chose qu’elle n’a jamais dit ou fait. C’est l’une des formes de désinformation les plus inquiétantes aujourd’hui.

🧠 Exemple : En Macédoine du Nord, des vidéos truquées ont fait croire que certains leaders politiques avaient tenu des propos polémiques.

Résumé

Pourquoi c’est important de connaître toutes ces formes ?

Parce que dans un monde saturé d’informations, savoir les reconnaître, c’est déjà se protéger. Les fausses infos ne viennent pas toutes des “méchants manipulateurs” : parfois, elles viennent de nous, quand on partage trop vite sans vérifier. Mais d’autres fois, elles sont fabriquées pour nous diviser, nous influencer ou nous faire peur.

Comprendre les différents visages de la désinformation, c’est apprendre à mieux s’informer, à douter de manière constructive, et à rester libre dans sa pensée.